« Femme togolaise à l’aune de Beijing + 25 : bilan et perspectives » c’est le thème retenu pour la célébration du 8 Mars cette année . L’Agence de presse Planeteinfos est allé à la rencontre d’une femme d’affaires et jeune leader politique, Lamy AMADOU.
« Cette journée des droits des femmes est vraiment spéciale d’autant plus que nous venons d’achever le meilleur processus électoral que notre pays ait jamais connu, processus qui démontre de la maturité politique des femmes parce qu’il faut noter que les femmes représentent plus de la moitié de la population togolais (+55 %) », a-t-elle déclaré dans cette interview.
Lisez plutôt.
Bonjour Madame Lamy AMADOU. Vous êtes une femme d’affaires très engagée dans la politique et dans le social. Vous êtes députée suppléante, conseillère municipale et membre du bureau national du Mouvement des Femmes UNIR (MFU).
Que représente à vos yeux, la journée du 8 mars ?
Lamy AMADOU : La journée internationale des droits des femmes célébrée le 8 mars dans les pays membres de l’ONU depuis 1977, doit être à mon avis, une journée de réflexion et de bilan pour les femmes que nous sommes. Au début du 20è siècle, des femmes courageuses se sont levées pour dire « assez » à l’injustice dont elles étaient victimes dans la société. Il y a lieu donc pour nous, à chaque 8 mars, de nous interroger sur ce que nous faisons de cette lutte et de ce sacrifice qui aujourd’hui constituent notre héritage. C’est d’ailleurs en cela que le thème choisi cette année par le Togo nous interpelle, « Femme togolaise à l’aune de Beijing +25 : bilan et perspectives »
Pensez-vousque cette édition 2020 soit spéciale pour la femme togolaise ?
Lamy AMADOU : L’édition 2020 de la journée des droits des femmes pour nous, femmes togolaises, est vraiment spéciale d’autant plus que nous venons d’achever le meilleur processus électoral que notre pays ait jamais connu, processus qui démontre de la maturité politique des femmes parce qu’il faut noter que les femmes représentent plus de la moitié de la population togolais (+55 %). Edition spéciale, également parce que nous avons au cours de ce processus, obtenu des engagements fermes, de la part du candidat que nous avons élu à savoir Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé. Nous sommes convaincues que la concrétisation de ces engagements, contribuera de façon significative à l’amélioration des conditions de vie de la femme togolaise. Il s’agit entre autres de : l’assurance maladie élargie aux femmes, la construction de centres de santé mère-enfant, la gratuité de la césarienne, la hausse du plafond de prêt à 10 000 000F CFA pour le FNFI, etc.
Pensez-vous vraiment qu’une journée dans l’année puisse permettre de changer les conditions des femmes au Togo ?
Lamy AMADOU : Comme je l’ai mentionné plus haut, cela dépend de la façon dont cette journée est valorisée. Si nous en faisons une journée de réflexion, et non celle au cours de laquelle nous portons le plus joli pagne du moment, cela permettra à chaque femme de changer sa mentalité vis-à-vis des questions relatives à son épanouissement. La femme doit comprendre une fois pour de bon, qu’elle est seule actrice de l’épanouissement auquel elle aspire. Il existe des pays dans lesquelles cette question d’égalité entre homme et femme ne fait plus objet de débat (la Chine), tout simplement parce que les femmes ont fait très tôt comprendre aux politiques, qu’aucun développement n’est possible sans elles. Pour ce faire, il a fallu qu’elles se mettent ensemble pour le revendiquer. Ce n’est pas le travail d’une seule journée dans l’année, mais de 365 jours par an.
A votre avis, est-ce que l’Etat du Togo fait des efforts pour réduire l’inégalité entre homme et femme ? Donnez des exemples.
Lamy AMADOU : Il y a bien entendu des efforts qui sont fait dans ce sens. Aujourd’hui nous avons une femme qui est présidente de l’Assemblée Nationale. C’est un honneur pour toute la gente féminine mais il faut noter qu’elle est à la tête d’une institution dont 16,48% seulement de l’effectif représente les femmes. En outre, sur 26 postes ministériels que compte notre pays, les femmes ont la gestion de seulement 6 portefeuilles, et en ce qui concerne les maires et leurs adjoints, le fossé est encore plus grand. Cette image politique nous interpelle à tous égards. Nous saluons les avancées qui sont faites mais nous avons encore du chemin à parcourir et c’est l’occasion pour nous de lancer un appel à toutes les femmes togolaises à ne pas faire place au découragement, à ne pas baisser les bras. Nous devons au contraire fédérer nos efforts, nos énergies et nos intelligences pour mieux orienter notre lutte pour arracher l’équité de genre au Togo.
Source; afreepress.