Dans la bataille contre le paludisme, chaque pays affûte ses armes, mais c’est ensemble que la victoire se dessine. Depuis ce 25 février 2025, Le Togo accueille la 8ᵉ réunion internationale de l’Alliance pour la Chimioprévention du Paludisme Saisonnier. Pendant quatre jours, experts, partenaires techniques et financiers de 18 nations unissent leurs efforts pour affiner les stratégies de prévention et renforcer l’impact de cette intervention vitale. Harmoniser les calendriers, élargir la cible des bénéficiaires et mutualiser les meilleures pratiques : autant d’objectifs qui rythmeront ces échanges scientifiques au chevet des enfants les plus vulnérables. Rencontre avec Dr Atekpe Payakissim Somiabalo, coordonnateur Programme National de Lutte contre le Paludisme, acteur clé de cette mobilisation contre l’ennemi invisible. Lisez plutôt !!!
PLANETEINFO : Bonjour Docteur. Vous organisez ce matin un événement qui va durer quatre jours. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette rencontre ?
DR ATEKPE PAYAKISSIM SOMIABALO: Bonjour et merci pour cette opportunité. Je suis le responsable du Programme National de Lutte contre le Paludisme Aujourd’hui, nous organisons la réunion internationale de l’Alliance pour la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier. Cet événement rassemble environ 18 pays ainsi que plusieurs partenaires techniques et financiers. L’objectif est de réunir les experts de la lutte contre le paludisme afin de réfléchir ensemble sur la meilleure manière d’optimiser cette intervention.
Durant ces quatre jours, les différents pays partageront leurs expériences, identifieront les défis rencontrés et exploreront les opportunités à saisir pour améliorer l’impact de la chimio prévention et ainsi réduire la morbidité et la mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.
Nous sommes honorés d’accueillir cette huitième édition au Togo. C’est une occasion précieuse pour renforcer nos partenariats et en nouer de nouveaux, toujours dans le but d’améliorer la santé des enfants que nous avons en charge.
PLANETEINFO : Qu’est-ce qui a motivé l’organisation de cette rencontre ?
DR ATEKPE PAYAKISSIM SOMIABALO: La chimio prévention du paludisme saisonnier est une intervention recommandée par l’OMS depuis 2012. Cependant, chaque pays l’appliquait à sa manière, avec des difficultés propres à son contexte. Par exemple, un problème rencontré au Togo peut ne pas exister au Bénin, et vice-versa.
Les partenaires techniques et financiers, en travaillant avec plusieurs pays, ont constaté qu’il existait de bonnes pratiques pouvant être partagées. C’est ainsi qu’est née l’idée de réunir tous les pays concernés afin d’échanger des conseils, des orientations et des stratégies pour surmonter les défis communs.
Depuis la première édition en 2018, cette rencontre permet aux pays d’harmoniser leurs approches et d’améliorer leurs interventions.
PLANETEINFO : Quelles sont les attentes de cette réunion ?
DR ATEKPE PAYAKISSIM SOMIABALO: Les attentes sont nombreuses. Tout d’abord, nous voulons explorer la possibilité pour les pays ayant des réalités similaires de commencer la chimioprévention au même moment. Par exemple, le Togo souhaite synchroniser son calendrier avec le Burkina Faso et le Bénin afin de maximiser l’efficacité de l’intervention.
Ensuite, une réflexion sera menée sur l’élargissement de la cible. Actuellement, la chimioprévention concerne les enfants de 3 à 59 mois. Nous voulons étudier la faisabilité d’une extension jusqu’à 10 ou 15 ans, car cette tranche d’âge est également vulnérable au paludisme.
Enfin, plusieurs présentations porteront sur le choix optimal des dates de démarrage et sur les meilleures stratégies à adopter pour garantir une couverture maximale et un impact durable.
PLANETEINFO: Merci beaucoup Dr pour ces éclaircissements.
DR ATEKPE PAYAKISSIM SOMIABALO: Merci à vous.
Interview Exclusive , réalisée par la rédaction de planeteinfo
