Lutte contre le paludisme : »Suspension de l’aide : Dr ATEKPE Payakissim coordonnateur PNLP prône un Togo résilient et maître de son destin sanitaire »

SANTE SOCIETE

Alors que l’ombre du gel du financement américain plane sur la Chimio-Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS), le Togo refuse de se laisser piéger dans les mailles de l’incertitude. Si certains pays se retrouvent à court de solutions et de médicaments, le Togo, lui, garde la tête froide et les stocks pleins. Dans un contexte où l’autonomie devient une nécessité plus qu’un idéal, la question n’est plus de s’apitoyer sur une aide suspendue, mais de bâtir un système résilient.

Dans cet entretien, Dr ATEKPE Payakissim coordonnateur programme de lutte contre le paludisme revient sur les répercussions de cette suspension et les stratégies envisagées pour que la lutte contre le paludisme ne devienne pas un combat perdu d’avance. Entre défis, adaptations et recherche d’efficacité, il éclaire les décisions à venir pour que la santé publique ne soit pas le prix à payer d’un financement en berne

Bonsoir, Dr ATEKPE Payakissim

Bonsoir

Planeteinfo : Durant cette deuxième journée de panels, vous êtes intervenu sur la question de la suspension de l’aide internationale par les GSA. Quelle est votre analyse de cette situation et quelles mesures envisagez-vous pour pallier cette suspension et assurer une meilleure autonomie de nos États ?

Dr ATEKPE Payakissim :Merci. Effectivement, nous avons tenu un panel sur les risques liés à la tenue de la Chimio-Prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) ainsi que les conséquences du gel du financement américain.

À l’issue des discussions, chaque État a pu identifier les lacunes dans la mise en œuvre de la CPS. Certains ont relevé des retards dans la livraison des médicaments, tandis que d’autres ont signalé que les stocks étaient bloqués en douane. Heureusement, au Togo, nous avons l’avantage d’avoir déjà reçu les médicaments nécessaires.

Concernant l’aide du PMI (financement américain), nous avons constaté que la couverture de la CPS dans la région des Plateaux est désormais réduite à seulement quatre districts sur les vingt-trois qui en bénéficiaient auparavant. Face à cette situation, nous devons privilégier l’efficacité et optimiser l’utilisation des fonds disponibles pour éviter que la mise en œuvre de la CPS ne soit compromise.

L’heure n’est plus à la résignation, mais à l’action. Chaque pays doit revoir son plan de supervision, de mise en œuvre et de formation afin d’adapter ses ressources aux priorités. Si des partenaires peuvent nous soutenir, nous les accueillerons volontiers. Dans le cas contraire, nous devrons nous organiser avec nos ministères pour maximiser l’impact de nos actions. L’objectif est de ne solliciter une aide extérieure que pour des besoins urgents et essentiels.

Nous sommes satisfaits des échanges entre les différents pays. Une fois la réunion terminée, chaque délégation retournera finaliser son plan et le soumettra aux autorités nationales pour assurer la continuité de la CPS, un programme vital pour la protection des enfants contre le paludisme.

Planeteinfo :Aviez-vous anticipé cette suspension de l’aide internationale ?

Dr ATEKPE Payakissim: Honnêtement, non. Cette décision nous a pris de court. Mais face à une telle situation, il est essentiel de réagir rapidement et d’adopter un plan B. C’est exactement ce que le Togo est en train de faire.

Pour l’instant, nous avons obtenu une dérogation d’un mois pour poursuivre certaines actions. Nous travaillons activement à une solution durable afin de ne pas compromettre cette initiative de santé publique essentielle.

Planeteinfo :Merci Dr pour ces éclaircissements.

Dr ATEKPE Payakissim

Merci à vous.

interview réalisée par la rédaction de planeteinfo