L’artiste Aklama, maître du rythme et de la batterie réinventée : Un hommage afrojazz incandescent

CULTURE

L’air était chargé d’attente, le public suspendu aux promesses d’une soirée où la magie musicale prendrait corps. Et la promesse fut tenue, dépassée même. Dimanche 23 mars, sous un ciel complice, une onde vibratoire a traversé le jardin secret où se tenait ce rendez-vous rare, où le jazz et ses racines africaines se sont donnés la main. Aklama, maître incontesté des percussions et créateur de la batterie réinventée, a fait bien plus qu’accompagner cette odyssée sonore : il en a été l’âme, le cœur battant, le pouls incandescent.

Aklama, la cadence d’une mémoire vivante

Dès les premières frappes, Aklama a imposé sa signature rythmique : une fusion parfaite entre tradition et modernité, entre les transes ancestrales et l’improvisation libre du jazz. Avec sa batterie réinventée, une création unique née de son ingéniosité et de son savoir-faire, il a repoussé les frontières du rythme. Chaque battement de ses percussions semblait convoquer les esprits du temps, rappelant que la musique est avant tout un langage universel, une respiration commune. Le public, conquis dès les premières notes, s’est laissé porter par cette ivresse rythmique où la puissance du tambour dialoguait avec la finesse du piano, la profondeur de la basse et l’envolée vocale.

Aux côtés d’Aklama, la voix envoûtante de Tina a fait vibrer les cœurs, donnant à l’hommage afrojazz toute sa portée émotionnelle. Tour à tour suave et puissante, elle a redonné vie aux morceaux d’une immense voix du jazz, les réinterprétant avec une touche africaine qui leur conférait une chaleur nouvelle. Benito (piano), avec son toucher raffiné, a tissé une trame harmonique d’une richesse rare, tandis que Jérémiel (basse) ancrait l’ensemble dans une assise vibrante, donnant au concert une profondeur envoûtante.

Mais c’est Aklama qui a fait basculer la soirée dans une autre dimension. Son jeu, à la fois explosif et millimétré, a transcendé la scène. Tantôt caresses sur la peau du tambour, tantôt déflagrations maîtrisées, il a offert un spectacle de virtuosité où chaque frappe racontait une histoire. Son art, c’est celui de la pulsation, du souffle qui anime la musique, de la transe qui transporte les âmes. Et avec sa batterie réinventée, il a exploré des sonorités inédites, ouvrant de nouvelles perspectives au dialogue entre le jazz et la tradition africaine.

Un public sous hypnose rythmique

Les spectateurs, d’abord happés par la puissance scénique d’Aklama, ont vite été emportés dans la ferveur collective. Impossible de résister à cette invitation au voyage rythmique. Certains ont fermé les yeux, se laissant submerger par cette marée sonore, d’autres ont battu la mesure, tapé dans leurs mains, esquissé quelques pas de danse. L’énergie d’Aklama était communicative, électrisante, transformant le concert en un rituel musical où l’instant présent était roi.

Dans cette bulle hors du temps, le dialogue entre les musiciens relevait d’une véritable alchimie. Entre le chant de Tina, les envolées de Benito, les fondations vibrantes de Jérémiel et la puissance tellurique d’Aklama, un équilibre s’est créé, une osmose parfaite où chacun trouvait sa place, où chaque note résonnait comme une évidence.

Un final en apothéose

Alors que la soirée touchait à son terme, Aklama a offert un dernier solo mémorable. Un moment suspendu, où ses mains, véritables danseuses sur la peau tendue des percussions, ont raconté mille histoires en une cadence effrénée. Sa batterie réinventée, par ses sonorités uniques, a ajouté une profondeur nouvelle à ce final, donnant l’impression que le temps lui-même se pliait au rythme du maître percussionniste. Puis, dans un souffle, le silence. Un silence chargé d’émotions, aussitôt brisé par une ovation debout, témoignant de l’ampleur du moment vécu.

Ce concert ne fut pas un simple hommage, mais une célébration du jazz dans ce qu’il a de plus authentique : un espace de liberté, un dialogue entre les âmes, une danse entre les temps. Aklama en fut l’architecte, le maître d’œuvre, le poète du rythme. Avec ses percussions et sa batterie réinventée, il a prouvé qu’il n’est pas seulement un musicien, mais un créateur de mondes sonores, un passeur d’émotions, un bâtisseur de ponts entre le passé et l’avenir.

Et dans les cœurs du public, une certitude demeure : le jazz, lorsqu’il rencontre l’âme africaine et l’ingéniosité d’Aklama, devient une force indomptable.