African Music Business Dialogue 2025 : Quand le Continent Compose Son Avenir en Majeur

CULTURE SOCIETE

C’est sous le regard de l’illustre Kwame Nkrumah, au cœur de son mausolée à Accra, que s’est levé le rideau sur la quatrième édition de l’African Music Business Dialogue (AMBD), ce 28 mars 2025. Un rendez-vous qui résonne comme une symphonie des ambitions africaines, orchestrant rencontres stratégiques et réflexions de fond sur l’essor d’une industrie musicale en pleine mutation.

L’édition 2025, placée sous le thème évocateur « Unlocking Africa’s Creative Potential », s’est donnée pour mission de libérer les énergies créatives du continent et d’affirmer la musique africaine comme un moteur économique et culturel incontournable.

Un Coup d’Envoi en Fanfares

Dès les premières heures, l’effervescence était palpable. Artistes, producteurs, managers, avocats spécialisés, plateformes de streaming et institutions culturelles ont convergé vers ce haut lieu de l’histoire ghanéenne, prêts à accorder leurs voix pour un dialogue à haute fréquence.

Enoch ‘Trigmatic’ Nana Yaw Oduro-Agyei, musicien et fondateur de l’AMBD, a donné le ton :

« L’Afrique musicale ne doit plus jouer en sourdine sur la scène mondiale. Nos rythmes font vibrer la planète, il est temps que nos artistes et nos entrepreneurs en récoltent pleinement les fruits. »

Un message clair qui traduit l’urgence d’une meilleure structuration de l’industrie musicale africaine pour une monétisation plus juste et plus efficace des talents du continent.

Quand la Musique Rencontre l’Économie : Les Temps Forts

L’AMBD 2025 s’est articulé autour de plusieurs panels, explorant des thématiques clés qui dessinent le futur de l’industrie.

  • « The Power of Music Tourism » : Ce panel a mis en lumière le rôle de la musique dans l’attractivité touristique du continent. Festivals, concerts et événements musicaux attirent chaque année des milliers de visiteurs, dynamisant l’économie locale à travers l’hôtellerie, la gastronomie et les transports.
  • Droits d’auteur et redevances : Comment garantir aux créateurs une rémunération équitable dans un paysage numérique en constante évolution ? L’intervention de Bobby Banson, avocat spécialisé, a souligné l’urgence d’une meilleure réglementation et d’une transparence accrue dans la gestion des droits.
  • Streaming et distribution numérique : Avec l’essor des plateformes comme Boomplay, Audiomack et Spotify, la consommation de musique africaine connaît une révolution. Zamani Ndimane, consultant chez Def Jam, a partagé des stratégies pour maximiser les revenus en ligne et toucher une audience mondiale.
  • Le développement de carrières durables : De la scène à l’entrepreneuriat, le chemin d’un artiste africain ne se limite plus à l’animation des foules. Albert Sarpong, directeur de Cinema 57, a mis en avant l’importance de la diversification des sources de revenus et du branding personnel.

Un Orchestre de Voix Unies pour l’Avenir

L’AMBD 2025 a aussi été une opportunité unique de networking, où les échanges entre artistes, producteurs et investisseurs ont donné naissance à de nouvelles collaborations prometteuses.

« L’Afrique ne manque pas de talents, elle a juste besoin d’unir ses forces pour écrire sa propre partition économique et culturelle », a réitéré Nana Yaw Oduro-Agyei.

En écho à ces ambitions, l’événement a vu émerger des propositions concrètes : la création d’un fonds d’investissement dédié à la musique africaine, l’élaboration d’une charte commune sur la gestion des droits d’auteur, et le renforcement des passerelles entre les marchés anglophones et francophones du continent.

Un Final en Apothéose, Un Avenir à Construire

Alors que les dernières notes de cette édition résonnent encore dans les esprits, une certitude demeure : l’Afrique musicale n’a jamais été aussi proche d’une révolution industrielle et culturelle.

L’African Music Business Dialogue a une nouvelle fois prouvé qu’au-delà des mélodies, c’est toute une économie qui vibre au rythme des percussions africaines. De l’ombre à la lumière, de la passion à la professionnalisation, l’industrie musicale africaine est en train d’écrire sa plus belle partition.

La question n’est plus si l’Afrique musicale dominera le monde, mais quand. Et à en juger par l’énergie qui a traversé ce sommet, l’heure de la grande symphonie approche.