Folly-Kossi Christian : Lumière sur un visionnaire de l’ombre

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Il est de ces hommes dont l’éclat se mesure à la lumière qu’ils projettent sur les autres. Folly-Kossi Christian, président du Festival Boom Kpalimé, est de cette trempe rare. Silhouette discrète mais présence rayonnante, il incarne la noblesse d’un combat silencieux : celui de donner une voix, une voie et une vision à la jeunesse togolaise à travers le prisme du 7ᵉ art. Portrait d’un artisan du possible, dont la caméra intérieure capte bien plus que des images : des destins.

Lorsque l’on prononce le nom de Folly-Kossi Christian, c’est un faisceau de valeurs qui s’allume : rigueur, constance, audace, humilité. Tel un chef d’orchestre en coulisses, il dirige sans bruit, mais chaque note de sa symphonie culturelle vibre jusque dans les collines de Kpalimé. Depuis trois ans, ce passeur de rêves, passionné de cinéma autant que d’éducation, apporte son savoir faire à un festival devenu phare : Boom Kpalimé, qui tient sa 3ᵉ édition du 13 au 15 juin 2025.

Mais au-delà de l’événement, c’est la vision de l’homme qui force l’admiration. Car pour Folly-Kossi Christian, le cinéma ne se consomme pas comme une distraction passagère. Il se pense, s’enseigne, se cultive. « La formation est la condition sine qua non de l’expression du talent », clame-t-il avec conviction. Il ne se contente pas de projeter des films. Il projette des avenirs.

Son leadership, tout en finesse, s’inscrit dans une démarche de qualité constante. « Une troisième édition, ce n’est plus un test, c’est un tournant », souligne-t-il. Et ce tournant, il le négocie avec la précision d’un artisan et la fougue d’un visionnaire. La sélection des œuvres, plus exigeante, répond à une volonté claire : hisser le festival aux standards des grands rendez-vous culturels du continent. À ses yeux, Kpalimé peut devenir un écho du FESPACO, un miroir du meilleur de l’Afrique créative.

Derrière sa voix posée se cache un esprit en ébullition. Chaque phrase est pesée, chaque mot ciselé comme un plan de cinéma. « Le cinéma est la vie en miniature », aime-t-il répéter. Mais chez lui, cette miniature est un concentré d’humanité, de conscience sociale et de patriotisme éclairé. Car oui, Folly-Kossi Christian croit au pouvoir transformateur de l’art, à sa capacité de révéler, de soigner, d’unir.

Homme de l’ombre, il préfère les plateaux silencieux aux plateaux télévisés. Pourtant, son œuvre parle pour lui. Et son ambition ne fléchit pas : faire du festival un catalyseur de talents, un laboratoire d’idées, un levier de développement. « Le meilleur est toujours à venir », affirme-t-il avec sérénité. Jamais dans l’autosatisfaction, toujours dans l’élévation.

À l’aube de cette 3ᵉ édition, son appel est limpide : que les populations de Kpalimé et d’ailleurs viennent découvrir ce que leur jeunesse a à dire, à montrer, à rêver. Qu’ils viennent applaudir non seulement des films, mais des élans d’âme. Car derrière chaque production, il y a une étincelle. Et derrière cette étincelle, il y a Folly-Kossi Christian, veilleur de lumière, passeur de feu pour une génération en quête de flamme