C’est ce 2 avril 2024 que le nouveau président élu du Sénégal va sauter, pieds joints, dans l’histoire de son pays, pour avoir réussi à battre à plate couture pour sa première tentative et au premier tour, le candidat de la coalition au pouvoir, quelques jours seulement après sa sortie de prison. « Devant Dieu et devant la nation sénégalaise », Bassirou Diomaye Faye va jurer de « remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois » et « de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ». Il prendra, en fin de matinée, les rênes de la vitrine démocratique du continent devant un parterre de chefs d’Etat venus de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Mauritanie voisine, après son adresse à l’assistance présente pour l’occasion au Centre International de conférences Abdou Diouf de Diamniadio, suivie de la passation de charges avec le président sortant, Macky Sall, au Palais de la République. La cérémonie de ce jour est un tournant à deux titres pour le Sénégal et pour son nouveau président, puisqu’elle met fin au règne de la coalition Benno Bokk Yakaar perçue par de nombreux Sénégalais comme une machine à prébendes clientélistes, et installe tranquillement sur le piédestal du pouvoir, un homme jeune et intègre qui a brillamment réussi son baptême de feu.