Lomé, épicentre de la lutte contre le paludisme : une alliance pour un impact renforcé

SANTE SOCIETE

Du 25 au 28 février 2025, la capitale togolaise devient le théâtre d’une mobilisation internationale contre le paludisme. L’Alliance de la Chimio prévention du Paludisme Saisonnier (CPS) y réunit les figures de proue de la lutte antipaludique pour une révision et une planification stratégique. Une synergie d’acteurs où les politiques de santé, la recherche et le financement s’entrelacent, dans une quête d’efficacité accrue face à un fléau qui persiste malgré les avancées.

Un espace d’échange et d’amélioration collective

Cette huitième édition, accueillie au Togo sous l’égide du Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), rassemble 18 pays et plusieurs institutions internationales. Elle offre un cadre privilégié pour partager des expériences, identifier les meilleures pratiques et coordonner les efforts en vue d’une lutte plus efficace contre le paludisme.

vu d’ensemble des participants

 Dr Atekpe Payakissim Somiabalo, coordonnateur du PNLP Togo, souligne l’importance de cet événement en mettant en avant la nécessité d’une approche collective pour maximiser l’efficacité des interventions :

« Chaque pays rencontre des défis spécifiques dans la mise en œuvre de la chimioprévention du paludisme. Pour certains, il s’agit de difficultés d’accès aux populations cibles, pour d’autres, de contraintes liées au financement ou à la logistique. Cette réunion nous permet d’analyser ensemble ces réalités et d’adopter des solutions adaptées à nos contextes respectifs. »

photo de famille

Selon lui, cette rencontre est aussi une occasion unique de renforcer la coopération régionale et d’harmoniser les actions entre les pays voisins, afin d’optimiser l’impact des campagnes de prévention.

Des discussions stratégiques pour une couverture élargie

Les quatre jours de réunion sont articulés autour de plusieurs axes clés :

  • Évaluation des campagnes passées : une analyse approfondie des résultats de la CPS 2024 permettra d’identifier les réussites et les points à améliorer.
  • Extension des bénéficiaires : les experts étudieront la possibilité d’élargir la chimioprévention aux enfants jusqu’à 10 ou 15 ans, afin de mieux protéger les tranches d’âge encore vulnérables.
  • Harmonisation régionale : des discussions seront menées pour coordonner les campagnes dans plusieurs pays limitrophes, notamment le Togo, le Burkina Faso et le Bénin, afin de maximiser l’efficacité des interventions.
  • Digitalisation et innovations : des études de cas du Tchad, du Mali et du Mozambique mettront en lumière l’apport des outils numériques dans l’optimisation de la distribution des traitements.

L’intégration de la chimioprévention avec d’autres interventions sanitaires, telles que la vaccination et la lutte contre la malnutrition, sera également au cœur des échanges.

Vers une coordination plus structurée et durable

L’un des grands enjeux de cette réunion est la création d’une organisation faîtière qui regrouperait l’ensemble des initiatives de chimioprévention du paludisme. Cette structure permettrait d’améliorer la coordination des actions, d’optimiser les financements et d’assurer une plus grande efficacité des stratégies mises en œuvre.

Par ailleurs, la question du financement sera au centre des préoccupations. Comment garantir la pérennité des interventions face aux défis budgétaires ? Des experts en économie de la santé proposeront des modèles de financement durable et des stratégies d’optimisation des ressources.

Lomé, catalyseur d’une lutte renouvelée

En accueillant cet événement, le Togo réaffirme son engagement dans la lutte contre le paludisme et sa volonté de jouer un rôle clé dans la coordination régionale. Plus qu’une réunion, cette rencontre incarne une dynamique de transformation. Lomé, le temps d’une semaine, devient ainsi le laboratoire d’une ambition partagée : un futur sans paludisme, où la prévention n’est plus une option mais une évidence.

 L’objectif est clair : faire de la prévention du paludisme un pilier central des politiques de santé publique et garantir un impact durable sur les populations les plus vulnérables.