Briser l’invisibilité administrative pour ouvrir les portes de l’avenir,au Togo, des milliers de femmes vivent dans l’ombre administrative, privées de droits fondamentaux faute de documents d’identité. Sans acte de naissance ni carte nationale d’identité, elles restent invisibles aux yeux des institutions, écartées des opportunités économiques, sociales et civiques. Face à cette réalité, l’ONG Cercle d’Aide Femme Enfant (C.A.F.E.) s’engage dans une initiative cruciale : permettre à 200 femmes du Golfe 1 d’obtenir leur jugement supplétif, clé de leur reconnaissance légale et de leur autonomisation.
À l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme Sur le terrain de Bé kodjindji ce 9 Mars cette réalité a été mise en lumière avec force. L’ ONG CAFE pose un acte fort en faveur de l’inclusion sociale et économique des femmes togolaises, avec une action d’envergure sous le thème national « Accès des femmes aux documents d’identité pour une meilleure participation au développement ».
Un processus structuré pour une reconnaissance effective
Cette opération de délivrance de jugements supplétifs débute dès le mois de mars avec les inscriptions ouvertes au siège annexe de l’ONG C.A.F.E. à Bè Kpota (Colas) et auprès du Comité de Développement de Quartier (CDQ) de Bè Nétimé.
Les 10 et 11 avril 2025, en collaboration avec le tribunal de Lomé, ces actes seront officiellement établis et remis aux bénéficiaires, marquant ainsi une avancée majeure vers leur pleine citoyenneté.
« Ne pas avoir de pièce d’identité, c’est être privée de droits, de voix et d’avenir. C’est être citoyenne sans en avoir les prérogatives », souligne Sonia Mokpokpo DOSSEH, directrice exécutive de l’ONG C.A.F.E.
Sans ces documents, ces femmes se retrouvent dans l’impossibilité d’ouvrir un compte bancaire, de contracter un prêt, d’inscrire leurs enfants à l’école ou encore d’accéder aux dispositifs d’aide sociale. L’objectif de cette initiative est donc clair : offrir à ces 200 femmes les moyens de s’insérer pleinement dans la société et d’exercer leurs droits en tant que citoyennes togolaises.
Une campagne qui s’inscrit dans une dynamique de changement durable

Si cette action s’inscrit dans le cadre du 8 mars, elle s’aligne également sur les engagements nationaux et internationaux en faveur des droits des femmes. Le thème mondial de cette année, « Pour toutes les femmes et filles : droits, égalité et autonomisation », résonne fortement à travers cette campagne qui va bien au-delà d’un simple acte administratif.

Madame Ali Fati, directrice préfectorale des affaires sociales du Golfe, insiste sur la portée sociale de cette initiative : « L’identité administrative est bien plus qu’un simple papier : c’est un passeport vers l’autonomie, un levier pour que chaque femme puisse se réaliser pleinement ».
Grâce à cet engagement, ces 200 femmes ne seront plus des ombres administratives. Elles auront désormais accès aux soins de santé, à des opportunités économiques et surtout, à la possibilité de revendiquer leurs droits avec légitimité.
L’ONG C.A.F.E. : une lutte qui ne s’arrête pas au 8 mars

Fidèle à sa mission de protection et d’émancipation des femmes, l’ONG C.A.F.E. milite pour une action continue et durable. Son credo est sans équivoque : « Le 8 mars, c’est chaque jour et pour toute l’année ».
Avec cette initiative, elle démontre que la célébration des droits des femmes ne peut se limiter à une seule journée de commémoration, mais doit s’accompagner de mesures concrètes capables de transformer des vies.
Un pas décisif vers l’inclusion sociale des femmes togolaises
En facilitant l’obtention de documents d’identité pour ces 200 femmes du Golfe 1, l’ONG C.A.F.E. pose une pierre essentielle dans la construction d’un Togo plus inclusif. Car tant que des femmes resteront invisibles administrativement, l’égalité restera un mirage.

Aujourd’hui, ces 200 femmes reçoivent bien plus qu’un document officiel : elles accèdent à une reconnaissance légale, à une dignité retrouvée et à une porte ouverte sur l’avenir.
Le combat pour les droits des femmes est un marathon, pas un sprint. Mais grâce à des actions comme celle-ci, chaque pas compte et chaque femme compte.