TOGO/Célébration du 8 Mars 2025: L’identité légale, clé de l’émancipation des femmes Togolaises

EDUCATION SOCIETE

Sans identité, point de droits. Sans reconnaissance légale, point d’avenir. C’est avec cette conviction que les participants à la Journée internationale des droits de la femme se sont réunis ce 14 mars  à Lomé, sous l’égide du ministère du Commerce, pour débattre d’un sujet aussi fondamental qu’urgent : « L’accès des femmes aux documents d’identité pour une meilleure participation au développement. »

Une thématique qui touche à la racine même de l’égalité des genres et dont les enjeux dépassent le simple cadre administratif. Obtenir une pièce d’identité, c’est bien plus qu’un bout de papier : c’est le sésame vers l’inclusion sociale, économique et politique.

Mme Kayi Mivedor-Sambiani

L’identité légale : premier pas vers l’autonomisation

À la tribune, Mme Kayi Mivedor-Sambiani, ministre du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation locale, a mis en lumière une réalité alarmante : trop de femmes togolaises restent invisibles aux yeux de l’administration, privées d’un droit élémentaire.

« L’acte de naissance, la carte d’identité, le passeport… Ces documents sont la porte d’entrée vers la citoyenneté. Sans eux, une femme ne peut ni voter, ni ouvrir un compte bancaire, ni même accéder pleinement aux services de santé et d’éducation. Il ne s’agit pas d’un simple détail bureaucratique, mais d’un véritable enjeu de société. »

Dans cette dynamique, le gouvernement togolais multiplie les actions pour lever ces barrières. Une annonce forte a marqué cette journée : l’organisation d’une audience foraine d’établissement et de délivrance des documents d’identité, prévue lors de la Foire MIATO (Marché International de l’Artisanat du Togo), du 23 avril au 4 mai 2025, uneinitiative saluée par l’assemblée, qui y voit une avancée concrète vers l’inclusion de toutes les femmes dans la vie active et citoyenne.

vue partielle de l’Assistance

« Une femme sans papiers est une femme sans empreinte »

Mme Mme Kobauyah Tchamdja-Kpatcha, Directrice générale du Service de la Nationalité, a approfondi le débat en insistant sur les implications profondes de l’absence d’identité légale.

« Une femme qui n’existe pas dans les registres de l’État ne peut pas faire valoir ses droits. Elle est condamnée à rester en marge de la société, sans accès aux opportunités économiques, aux financements ou à la protection juridique. Pire encore, sans acte de naissance, une mère ne peut inscrire son enfant à l’école. C’est un cercle vicieux qui perpétue l’exclusion génération après génération. »

Son plaidoyer a résonné avec force, mettant en lumière les obstacles auxquels de nombreuses Togolaises sont confrontées : procédures administratives complexes, manque d’information, éloignement des centres d’état civil… Autant de freins qui nécessitent une mobilisation collective pour être levés.

Chanter l’identité, célébrer la femme

Pour donner une résonance encore plus forte à cette journée, des artistes de renom ont apporté leur voix à cette cause noble. Par des mélodies empreintes d’émotion et des textes engagés, ils ont rappelé que l’identité est aussi une question de dignité et de respect.

Entre discours et performances musicales, la célébration a été marquée par une énergie vibrante, où chaque intervenant s’est fait le porte-parole d’un message essentiel : « Une femme reconnue, c’est une nation qui avance. »

Un engagement collectif pour un avenir inclusif

Alors que la rencontre touchait à sa fin, l’appel à l’action était unanime : faire de l’accès aux documents d’identité une priorité nationale. Un défi qui ne repose pas uniquement sur les épaules du gouvernement, mais sur l’engagement de tous – familles, communautés, entreprises et organisations de la société civile.

Madame Kayi Mivedor Sambiani l’a rappelé avec force : « Nous devons sensibiliser autour de nous, encourager chaque femme à entreprendre ces démarches, et accompagner celles qui en ont besoin. L’État met en place des solutions, mais c’est ensemble que nous ferons la différence. »

Ainsi s’est clôturée cette journée de réflexion et d’engagement, laissant entrevoir un avenir où plus aucune Togolaise ne sera privée de son droit fondamental à l’identité.