Sintu Janjaagu : Quand Doufelgou s’enracine dans ses traditions pour mieux fleurir dans l’unité

CULTURE

La 36e édition de la fête traditionnelle Sintu Janjaagu, célébrée le 5 avril à Niamtougou, a été un vibrant hommage aux valeurs ancestrales, au vivre-ensemble et à la paix durable.

Sous le ciel azur de Niamtougou, la préfecture de Doufelgou a renoué avec son essence profonde : celle d’un peuple fier, enraciné dans ses traditions, mais résolument tourné vers l’avenir. C’est dans cette atmosphère de solennité joyeuse que s’est tenue, le samedi 5 avril 2025, la 36e édition de la fête traditionnelle Sintu Janjaagu. Une édition placée sous le thème hautement symbolique : « Unissons-nous pour la consolidation de la paix, la sécurité et le vivre-ensemble au sein de la préfecture de Doufelgou ».

Ce grand rendez-vous identitaire a vu la participation d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre délégué auprès du ministre du commerce, de l’artisanat et de la consommation locale, M. Kossivi Hounakey, représentant le chef de l’État. À ses côtés, les autorités locales, chefs traditionnels, représentants des communautés voisines Akposso et Akébou, ainsi qu’une foule dense et bigarrée, venue communier dans une ferveur collective.

« Sintu Janjaagu, ce n’est pas qu’une fête ; c’est un pacte renouvelé entre les fils et filles de Doufelgou, une alliance sacrée avec les ancêtres, un serment au nom de la paix et de la fraternité », a déclaré M. Hounakey dans son allocution, saluant la portée sociale, culturelle et politique de l’événement.

Une fête qui puise sa force dans la terre et la mémoire

Sintu Janjaagu, littéralement « la fête du partage après la récolte », est célébrée chaque premier samedi d’avril. Elle incarne la fin des travaux champêtres, rend hommage aux ancêtres, implore leur bénédiction pour la saison agricole à venir et renforce la cohésion entre les communautés Lamba et Nawda.

À cette occasion, les symboles abondent : le fonio, céréale sacrée et emblème de la région, est mis à l’honneur. Ce petit grain, porteur de grandes significations, est préparé dans des plats rituels et partagé entre familles, voisins, et invités, dans une générosité contagieuse. Dans les gestes de partage, dans les chants entonnés en chœur, dans les danses collectives où les générations se croisent, se transmettent les valeurs de respect, d’unité et de solidarité.

Culture et cohésion au cœur du développement

Au-delà du folklore et de la fête, Sintu Janjaagu s’impose comme un véritable levier de développement local. En mettant en lumière la richesse du patrimoine culturel, elle réactive les liens communautaires, suscite la fierté identitaire et participe à la pacification de l’espace social.

« Dans un monde où les fractures menacent le tissu social, cette célébration prouve que la culture peut coudre des blessures, rapprocher les différences et bâtir des ponts là où d’autres érigent des murs », a souligné un chef traditionnel, ému par la ferveur populaire.

La participation des communautés Akposso et Akébou, invitées d’honneur de cette édition, a également renforcé l’ouverture interculturelle de l’événement, prouvant que le patrimoine, loin d’être un enclos, est une passerelle.

En s’appuyant sur les ressources immatérielles de son territoire, Doufelgou rappelle que le développement ne saurait être durable s’il ignore les traditions, les valeurs, et les aspirations de ceux qui y vivent. Sintu Janjaagu n’est pas qu’un moment festif : c’est un manifeste silencieux pour la paix, un chant d’espoir pour les générations futures, un élan vers un avenir où culture et citoyenneté marchent main dans la main.

Ainsi, dans le souffle des tam-tams et la poussière soulevée par les pas de danse, c’est tout un peuple qui s’est levé pour dire : Nous sommes unis, enracinés et résolument debout.
Sintu Janjaagu 2025 aura été plus qu’une fête  elle fut une promesse tenue : celle de faire du passé un socle pour bâtir un futur commun.