Dans une ambiance mêlant intimité acoustique et effervescence collective, l’ouverture officielle du Togo Jazz Festival a réuni un public éclectique : mélomanes, artistes, journalistes, professionnels de la culture… tous rassemblés pour une nouvelle aventure sonore et réflexive. C’est à l’Espace Culturel LEVEL que les premières notes de cette grande fresque musicale ont été jouées, sous le regard attentif du représentant du ministre de la Communication, de la Culture et des Médias, M. Franck Missité, Directeur de Cabinet, venu réaffirmer l’importance de la culture comme levier de développement durable.
En prélude à l’ouverture , le rideau s’est levé sur la 11e édition du Togo Jazz Festival dans une explosion de couleurs sonores et de vibrations culturelles. Le MGG Brass Band, en symbiose avec la compagnie Nunana, a littéralement enflammé la scène en revisitant le bobobo avec une fougue déconcertante. Les tambours ont parlé, les corps ont répondu, et c’est toute une identité qui s’est exprimée en cadence, portée par l’héritage musical togolais.
Au cours de la cérémonie inaugurale , Le poète Papyrus, fidèle à ses mots comme à ses émotions, a ensuite pris le relais. Dans un slam intitulé Entre slam et jazz, il a mêlé verbe et vibration, dessinant une passerelle sensible entre les vers et les notes. Une performance habitée, où la poésie s’est faite pulsation, où chaque mot résonnait comme une note de saxophone.
Puis, Otoufo, telle une étoile montante à l’éclat déjà affirmé, a capté l’attention dès les premières notes. Sa voix chaude, son aura scénique, son afro-jazz sensible ponctué d’un hommage vibrant à Nina Simone, ont transporté l’auditoire. Elle ne chante pas, elle habite chaque mélodie, incarnant l’âme même du festival.
Venue d’Abidjan, Jahelle Bonee a apporté une touche de grâce ivoirienne au programme. Son set, tout en douceur et intensité, a ému le public. Accompagnée d’un pianiste, elle a revisité L’Abidjanaise en version jazz — moment suspendu, frissons garantis. Elle a ensuite convié deux artistes à la rejoindre pour une improvisation fusionnelle, célébrant l’instant, l’écoute et le dialogue des arts.
Parmi les lieux emblématiques choisis pour accueillir cette 11e édition : l’Institut Français du Togo, l’Hôtel CIKA, la Maison MAYAKI, le Savania, sans oublier l’Espace Culturel LEVEL où tout a commencé. Chaque espace deviendra, l’espace de quelques heures, un creuset de fusion entre sons, idées et rencontres.
Une édition qui interroge l’avenir : l’IA au cœur des débats
Avec pour thème « La découvrabilité de l’industrie musicale à l’ère de l’Intelligence Artificielle », cette édition pose une question centrale : comment rendre visibles les artistes et leurs œuvres dans un monde numérique en perpétuelle transformation ?
Panels, formations, ateliers, résidences de création et rencontres professionnelles viendront éclairer ces enjeux, pendant que les concerts offriront une vitrine spectaculaire aux talents du Togo, d’Afrique et d’ailleurs. Un dialogue nécessaire entre créativité humaine et puissance algorithmique.
Jazz for Kids, numérique et international : vers de nouveaux publics
L’édition 2025 innove aussi avec Jazz for Kids, un format inédit pensé pour initier les plus jeunes aux joies du jazz et aux sons métissés. L’objectif : construire dès maintenant les publics de demain. Parallèlement, un projet de présence numérique optimisée, porté par de jeunes professionnels, vise à amplifier la visibilité en ligne des artistes et du festival lui-même. Preuve que le Togo Jazz Festival ne se contente pas de jouer les bonnes notes : il anticipe celles du futur.
Dans une logique d’ouverture, cette édition s’inscrit dans une coopération culturelle internationale. Le Canada, pays invité d’honneur, sera représenté par une délégation officielle soutenue par Musicaction, témoignant d’une volonté partagée d’échange artistique et de dialogue interculturel.
Dick Mawuto , chef d’orchestre d’une vision plurielle
Le directeur artistique du festival, Mawuto DICK, synthétise l’esprit de cette édition :
« Togo Jazz, c’est aujourd’hui un espace de connexion. Entre artistes et publics, entre tradition et innovation, entre le local et l’international. Cette nouvelle édition porte l’ambition de rendre la musique accessible à tous, là où elle vit, se partage et s’écoute. »
Déjà saluée par de nombreux acteurs du secteur, cette 11e édition s’annonce comme un moment de réflexion collective, de célébration sonore et d’expérimentation artistique.
La soirée ne s’est pas achevée sur la dernière note du concert. Direction le Savania, pour une Woezon Night endiablée où les DJ Unpier (Canada) et Ivalmok (Togo) ont fait vibrer les platines et les corps jusqu’au bout de la nuit. Entre rythmes électro et samples d’inspiration africaine, la fête a continué, tissant des liens entre les générations, les genres et les continents.
Cette ouverture donne le ton : le Togo Jazz 2025 s’annonce comme une édition mémorable, riche de rencontres et de résonances. Entre enracinement culturel et élévation artistique, le jazz à Lomé a trouvé son tempo.
L’événement couvre du 15 au 20 Avril 2025 à Lomé
