PIGC/Les Gongs de la Reconnaissance : un chant d’excellence pour Joseph Kokou Koffigoh

SOCIETE

Sous les dorures de la mythique salle Concorde de l’Hôtel 2 Février, s’est jouée une symphonie de reconnaissance, où la noblesse des mots le disputait à l’élégance des gestes. En cette soirée où les projecteurs se sont faits témoins d’histoire, le Prix International Gong de CAPARD, dans son édition anniversaire des 30 ans, a honoré une figure tutélaire de la République : l’écrivain, avocat et homme d’État Joseph Kokou Koffigoh.

Une ovation pour l’homme d’État, l’homme d’esprit

Il ne s’agissait pas seulement de décerner un trophée. Il s’agissait de tresser une couronne de mémoire vivante autour d’un homme qui, au cœur des tourmentes de 1991, avait su garder la boussole du dialogue sans jamais renier le cap de la justice. Et c’est Folly Kossi Christian, son compagnon de luttes discrètes, qui a trouvé les mots justes pour brosser le portrait de ce « patriote silencieux, mais jamais indifférent ».

« Joseph Koffigoh, c’est l’audace de la pensée, la clarté de la parole, et la noblesse de l’engagement », déclara-t-il avec gravité, dressant le tableau d’un homme capable de plier sans rompre, de céder sans se trahir. Son discours, vibrant d’émotion contenue, évoqua les coulisses d’une époque charnière, quand le destin avait catapulté son ami à la tête du gouvernement, en pleine tempête démocratique.

Tel un orfèvre du souvenir, Folly Kossi Christian sculpta les mots pour rappeler la grandeur d’un homme qui n’a jamais marchandé ses convictions, même face à la verticalité intimidante du pouvoir de l’époque. Entre les lignes, affleurait un hommage à la finesse diplomatique et à la rectitude morale d’un Koffigoh que l’Histoire n’a pas fini de saluer.

Un lauréat ému, mais lucide

Lorsque vint le moment pour le récipiendaire de prendre la parole, le silence se fit dense. Joseph Kokou Koffigoh, droit dans sa stature d’ancien Premier ministre et poète du verbe, laissa échapper un mot simple mais profond : « Joie ». Une joie non pas égoïste, mais partagée, patriote, presque sacrée. Car pour lui, être honoré au nom du Togo, c’est voir la lumière se refléter non sur soi, mais sur la nation tout entière.

Son propos fut bref, mais sa portée longue. « Aide ton prochain, et le ciel t’aidera », dit-il, détournant avec sagesse l’adage bien connu. En quelques phrases, il rappela que le Prix Gong — tout comme son parcours — n’a de sens que s’il élève l’humanité. Un mot qui revient comme une ritournelle dans sa bouche, comme un fil conducteur de son engagement : humanité.

Une célébration orchestrée avec faste par CAPARD

Le chef d’orchestre de cette apothéose n’est autre que Emmanuel Vivien Tomi, Délégué international du Comité International des Gongs de CAPARD. Dans une envolée lyrique maîtrisée, il planta le décor d’un prix qui, depuis trois décennies, récompense les bâtisseurs de ponts entre les peuples, les artisans d’un avenir lucide, les ambassadeurs de paix et d’excellence.

Il rappela que le Prix Gong, né en 1995 sous l’impulsion de onze pays, réunit aujourd’hui 49 nations dans une symphonie plurielle. Cette année, le jury a retenu 23 lauréats, répartis entre Lomé, Paris et Bruxelles, pour porter la lumière de leurs engagements jusqu’aux confins du monde.

« Les Gongs de CAPARD sont les tam-tams de la mémoire, battant au rythme des vertus partagées », lança-t-il, sous une pluie d’applaudissements. À l’image de cette soirée, CAPARD ne célèbre pas les égos : il salue les égides, les phares, les visages qui rassurent dans l’ombre et rayonnent dans la discrétion.

Un rituel de gratitude et d’engagement

Au-delà du faste, cette cérémonie fut aussi un appel à la continuité, à la responsabilité partagée. Car le Prix Gong n’est pas qu’un honneur, c’est une mission, une invitation à continuer de bâtir, de transmettre, de servir

Quand les rideaux se sont refermés sur cette nuit mémorable, il restait dans l’air ce parfum rare des grandes heures : celles où les hommes justes sont célébrés non pour avoir brillé seuls, mais pour avoir allumé des flambeaux que d’autres portent désormais.

Et si le bronze du trophée s’use avec le temps, la mémoire des actes justes, elle, résonne comme un gong intemporel, dans les cœurs et les consciences