Quand le bruit des machines s’éteint, que les aiguilles reposent et que les marteaux suspendent leur cadence, c’est l’âme de l’artisanat qui s’exprime, avec fierté, créativité et lumière. Du 7 au 10 août 2025, le clair-obscur de La Nuit des Artisans s’illuminera pour une troisième fois, promettant une édition aux allures de chef-d’œuvre, où les savoir-faire se tissent, se sculptent et se transmettent avec la noblesse des héritages ancestraux.
Le 31 mai dernier, les projecteurs se sont allumés sur le Centre des Jeunes d‘Avedji à Lomé , théâtre du lancement officiel de l’édition 3, à travers une conférence de presse rassemblant médias, partenaires, artisans et curieux venus découvrir les grandes lignes de cette nouvelle aventure. Une rencontre placée sous le sceau de la transparence, de l’engagement et de la mise en lumière du rôle fondamental que joue l’artisan dans le tissu économique, social et culturel du pays
À l’instar d’une symphonie, La Nuit des Artisans s’articule en quatre actes soigneusement agencés pour faire vibrer les cœurs et éveiller les consciences.
Pour Kagniniwa Tadona, l’instigateur passionné de cet événement, La Nuit des Artisans est bien plus qu’un rendez-vous annuel : c’est un levier de transformation sociale et professionnelle.
Avec une conviction chevillée à l’âme, il affirme que l’artisan mérite sa place au soleil et doit pouvoir apprendre à se valoriser, à vendre, à s’adapter aux nouveaux outils numériques. Il voit dans cette édition une mue essentielle, portée notamment par la création du Village des corps de métier, espace inédit de dialogue, de démonstration et de formation.
Il insiste également sur la participation active des syndicats professionnels, qui ont désigné des maîtres-artisans aguerris, porteurs de décennies d’expérience, pour guider la jeunesse et redonner au métier manuel ses lettres de noblesse. Pour lui, l’artisanat est une fierté nationale, un pilier économique et une source d’emplois durables, qui mérite reconnaissance et investissement.
Au cœur de l’événement, une ambition claire : mettre en lumière celles et ceux qui, dans l’ombre des ateliers, façonnent nos quotidiens. Loin des projecteurs médiatiques, les artisans sont pourtant les architectes silencieux de nos identités culturelles. À travers cette initiative, il s’agit de :
- Valoriser les œuvres de l’artisanat local, souvent ignorées, parfois dépréciées, mais toujours empreintes de richesse.
- Outiller les artisans pour mieux vendre, communiquer et s’implanter dans l’univers digital.
- Créer des ponts entre générations, métiers et territoires, afin que l’expérience des anciens irrigue la fougue des jeunes.
Cette année, le fil conducteur sera tissé autour d’un thème puissant : « Héritages ancestraux ». Loin d’un simple retour aux sources, l’objectif est de puiser dans les traditions pour mieux les transcender. Les artisans sont invités à revisiter les motifs d’antan, les techniques oubliées, les matériaux nobles de leurs aïeux, pour en faire jaillir des œuvres nouvelles, enracinées et audacieuses.
Autre nouveauté majeure : la mise en place du Village des corps de métier, conçu comme un carrefour de savoirs vivants. Et pour couronner le tout, la participation renforcée des syndicats, porteurs de mémoire et d’excellence. Ils amèneront dans leurs rangs des maîtres-artisans ayant plus de trente ans d’expérience — véritables bibliothèques humaines à ciel ouvert
Cette troisième édition franchit aussi les frontières. Le Ghana, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Bénin feront honneur à l’événement. Le Bénin, pays invité d’honneur, apportera son expertise lors des panels de formation et participera activement aux festivités du 9 août, notamment le défilé multiculturel.
Ces délégations étrangères viendront tresser un dialogue des savoirs, dans un esprit de coopération Sud-Sud, riche d’enseignements et de métissages créatif
Lauréate de l’édition précédente, Yindo Modestine incarne avec brio la réussite issue de cet événement. Ses mots résonnent comme une mélodie sincère :
« Cet événement m’a révélée aux yeux du public. Il a fait briller mes créations, donné un sens à mes sacrifices et tissé des liens précieux avec d’autres artisans. Aujourd’hui, je me tiens plus droite, plus forte, et surtout plus fière. »
Ses efforts de l’an passé, entre motivation et communication, lui ont valu deux prix. Aujourd’hui, elle appelle à une participation massive des artisans et lance un appel vibrant aux sponsors pour qu’ensemble, ils investissent dans l’avenir d’un artisanat noble, digne et prometteur