Cotonou, Capitale d’une Francophonie Parlementaire en Mouvement : Le Togo en Première Ligne

POLITIQUE

Du 2 au 4 juin 2025, la ville de Cotonou, capitale économique du Bénin, s’est transformée en creuset d’échanges parlementaires francophones. À l’occasion de la 31ᵉ Assemblée régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), les regards se sont tournés vers la délégation togolaise, conduite avec diplomatie et conviction par Son Excellence Monsieur Sevon-Tépé Kodjo Adédzé, Président de l’Assemblée nationale du Togo.

Dans un contexte mondial marqué par les tensions géopolitiques, les transitions démographiques rapides et les défis liés à l’accès équitable à l’énergie, les parlementaires francophones africains ont pris la parole pour tenter de conjuguer la démocratie au futur, la coopération au présent, et la solidarité comme fil conducteur

Présent au cœur des échanges, le Togo s’est affirmé comme un acteur rigoureux et engagé de la diplomatie parlementaire. En portant la voix d’un pays résolument ancré dans les valeurs de la Francophonie, la délégation togolaise a contribué à faire de cette assemblée bien plus qu’une simple réunion institutionnelle : un véritable moment de dialogue fécond et stratégique.

La géopolitique changeante du continent a été l’un des grands axes de réflexion. Les parlementaires ont questionné les nouveaux rapports de force internationaux et la manière dont l’Afrique francophone peut, dans ce tumulte, affirmer sa souveraineté et peser dans les décisions globales. Dans cet univers multilatéral parfois déséquilibré, les élus ont plaidé pour une diplomatie parlementaire agile, audacieuse et lucide.

L’enjeu démographique, devenu une question de survie ou de sursaut, a également occupé les esprits. Les débats ont mis en évidence l’urgence de convertir cette dynamique démographique en levier de croissance et non en facteur de tensions. Formation, employabilité, civisme : autant de chantiers à embrasser pour faire de la jeunesse un capital plutôt qu’un casse-tête.

Autre priorité soulevée : l’énergie, ou plutôt l’inégalité criante dans sa répartition. L’Afrique ne pourra relever ses défis qu’en sortant durablement de l’obscurité, ont souligné plusieurs délégations. Développer des infrastructures énergétiques fiables, accessibles et durables n’est plus une ambition : c’est une condition de survie.

Des discours qui plantent le décor d’un avenir partagé

Dans son mot d’ouverture, le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou Vlavonou, a salué la force du dialogue interparlementaire dans la consolidation des États de droit. Il a appelé les pays membres à partager leurs expériences, mutualiser leurs compétences, et surtout, à se serrer les coudes face à l’instabilité qui secoue certaines régions.

Son Excellence Hilarion Etong, Président de l’APF, a pour sa part lancé un appel vibrant à une mobilisation parlementaire forte et coordonnée. Il a rappelé que les défis actuels – politiques, économiques, climatiques – exigent des réponses concrètes, courageuses et concertées. Pas de temps pour les discours creux : l’heure est à l’action.

Enfin, la Déléguée générale de l’APF, Madame Amélia Lakrafi, a esquissé les contours d’un « village francophone » bâti sur la confiance, le courage et la solidarité. Elle a mis en lumière le rôle crucial des parlements dans la maturation démocratique et le rayonnement de la langue française comme vecteur de paix et d’unité.

Une délégation togolaise de haut niveau

Le Président Adédzé n’était pas seul pour porter la voix du Togo. Il était accompagné d’une délégation parlementaire composée de figures éminentes de l’Assemblée nationale. Madame Myriam Dossou D’Almeida, sixième Vice-présidente de l’institution, la Professeure Germaine Kouméalo Anaté, Présidente de la Commission des relations extérieures et de la coopération, ainsi que Monsieur Kossi Hounakey-Akakpo, ont chacun apporté leur expertise et leur engagement à cette rencontre stratégique.

Par leur présence et leur participation active, ces élus togolais ont démontré que le parlement togolais n’est pas seulement une instance législative nationale, mais aussi une courroie essentielle de la diplomatie multilatérale.

Composée de 88 sections réparties entre l’Afrique, l’Amérique, l’Asie-Pacifique et l’Europe, l’APF joue un rôle de premier plan dans la construction d’un monde francophone plus démocratique, plus équitable et plus solidaire. Les assemblées régionales, comme celle de Cotonou, permettent d’adapter ses grandes orientations aux réalités du terrain, et d’enraciner la Francophonie dans les préoccupations concrètes des peuples.

Une étape, un élan, une promesse

Cotonou aura donc été, pour le Togo comme pour l’ensemble des pays présents, un moment de convergence. Convergence des idées, des valeurs, des ambitions. Le Togo, par sa voix calme mais ferme, s’est hissé au rang des pays qui comptent dans le débat francophone africain. Une présence qui conforte sa diplomatie parlementaire et projette un message clair : dans l’arène des nations, la voix togolaise ne crie pas, mais elle porte. Et elle continue de tisser, mot après mot, l’étoffe d’une francophonie d’avenir