Le Togo a commémoré lundi 27 avril 2020, le 60e anniversaire de son accession à la souveraineté internationale dans une ambiance inhabituelle. A cette occasion, le mouvement « les templiers » de Jean Luc Homawoo, Maréchal du Mouvement les Templiers, ex délégué national de la jeunesse du parti l’Union des Forces de Changement (UFC), dans son entretien qu’il a accordé à planeteinfos ,a rendu un « vibrant » au peuple togolais dans son ensemble pour son courage « indéfectible » dans la marche vers une nation indépendante. Aussi retrace t-il les grandes lignes qui soutiennent l’historique de la libération du Togo des mains de ses colonisateurs.Lisez plutôt :::
Le Togo vient de célébrer les 60 ans de son indépendance, que représente pour vous cette date ?
Jean Luc Homawoo : Forcément une valeur forte, la célébration de l’accession de notre pays à la majorité politique, à la souveraineté internationale. Si chaque génération a une mission qu’elle se doit de découvrir pour l’accomplir ou la trahir selon une pensée d’un célèbre panafricain, la génération de nos grands-parents a accompli la sienne : l’indépendance.
Quelle est la nôtre et où en sommes-nous? Le débat reste ouvert.
Jean Luc Homawoo : Évidement !Le héros de cet événement est Sylvanus OLYMPIO ; il est toujours revêtu d’un côté mythique entretenu par sa disparition prématurée et tragique. Au-delà du mythe, que retenir de l’homme politique voire de l’homme tout court. Si l’homme a certes ce mérite indéniable d’avoir bien négocié ces moments difficiles et historiques de la lutte contre l’occupation coloniale du Togo, nous ne devons pas oublier qu’il n’a pas été tout seul à la tâche. À ses côtés, il faut rendre aussi un hommage mérité aux valeureux patriotes comme Pa Augusino de SOUZA, Dr Hospice COCO, Me Anani SANTOS patron de la jeunesse de la JUVENTO et de grandes figures du nord du Togo qu’on laisse le plus souvent sous le plancher. La lutte pour l’indépendance a été celle de tout le peuple togolais uni contre un seul ennemi, l’occupant étranger colon français contre le Droit à l’autodétermination des peuples proclamé depuis les lendemains de la première guerre mondiale par le Président américain Wilson. Voilà pourquoi le Togo était placé sous le mandat B, c’est-à-dire un pays ayant vocation à devenir indépendant. Cette vocation de l’ensemble des ex colonies allemandes auquel appartenait le Togo ne dépendait pas de la loi-cadre Gaston DEFFERRE mais du Droit international face auquel aussi bien le colon français que britannique se sont mis en position de hors la loi pendant tout ce temps de lutte pour un Droit acquis.
Malgré le mouvement pan-éwé qui était une erreur politique des nationalistes sudistes qui a permis au colon de réaliser une percée au niveau des élites du Nord et ensemencer cet antagonisme artificiel dont nous avons hérité et que nous avons sottement cultivé contre notre unité vitale, la reconversion à l’indépendance a permis sur le tard, la découverte et l’émergence de grandes figures du Nord qui ne sont pas à oublier car on en retrouvera dans le premier gouvernement de Sylvanus OLYMPIO : MM KARAMOKO, SANKAREDJA et dans la Kozah, les célèbres martyrs de Pya-Hodo du 21 juin, plus de 20 personnes lors du passage de la mission King( chef de mission de la délégation onusienne charge de statuer sur la requête scélérate française de la levée de la tutelle qui devrait permettre d’intégrer le Togo au projet néocolonial gaullien de l’Union Française) dans le nord .
Il est important de rétablir la vérité historique et j’en fais le devoir
Même l’antagonisme des progressistes et nationalistes qui usaient tout simplement de ruses là où les nationalistes étaient moins diplomates dans le discours, n’était pas fondamental mais politicien: la revendication de la JUVENTO et du MPT, de l’indépendance immédiate du Togo a été repoussée par Sylvanus OLYMPIO lors de sa visite au Général de Gaulle aux lendemains de la victoire des nationalistes le 27 avril 1958 par cette passe d’armes restée célèbre :
Le Général Toisant Sylvanus OLYMPIO : vous venez pour l’indépendance ? Ce dernier de répondre : s’il s’agissait de prendre l’indépendance, je ne serai pas à Paris, mais à Lomé.
Ainsi donc, parvenus au pouvoir et confrontés à sa dure réalité, les contradictions des nationalistes entre le discours tenu et les actes posés dans la réalisation du volet souveraineté extérieure ( la souveraineté interne étant acquise avec la République autonome) sur la défense- sécurité, la diplomatie ( on se souviendra de cette déclaration de Sylvanus OLYMPIO : » Nous ferons notre possible pour nous passer de la France « , alors même que sa sécurité personnelle était assurée par un officier français), la création d’une monnaie togolaise, avaient compliqué l’addition et avaient entraîné les événements très regrettables du 13 janvier 1963.
Mais le passé c’est le passé.
Mais l’indépendance veut dire liberté de pensée, d’agir en toute sécurité et en pleine capacité aussi bien au plan civil que politique. Ne peut-on pas s’interroger sur l’effectivité de cette indépendance avec le sort réservé à la dynamique Mgr Philippe KPODZRO à la veille de la célébration du 60ème anniversaire de l’indépendance ?
Jean Luc Homawoo : Quand vous prenez la constitution de 1992 en vigueur, pour ce qui concerne les Droits et devoirs du citoyen, les droits sont toujours assortis de la condition : » dans le respect des lois de la République. « . C’est sous cet éclairage que nous voulons apprécier ces faits regrettables. En parlant de la dynamique Mgr Philippe KPODZRO, il y a violation flagrante du caractère laïque de la République. D’un autre point de vue, celui que vous nommez le leader de cette mouvance, un épiphénomène politique, un Objet Politique Volatil Non Identifiable( O P V N I), est doublement condamnable en raison des fonctions, des actes et déclarations dont il est l’auteur : Nous les rappelons: cadre du parti politique au pouvoir, le RPT, ministre de l’intérieur, député, Premier Ministre, Président de l’Assemblée Nationale, Chef de parti politique et actuellement député. Nous rappelons que lors du drame du massacre de Freau Jardin, il était ministre de l’intérieur : nous attendons à ce jour ses regrets et excuses spécifiques, relatives à ce triste événement qui est une marque noire dans les annales de notre histoire. Compte tenu des fonctions qu’il a occupées, il est absolument au fait des lois et règles de la puissance publique et agit en toute connaissance de causes.
Finalement, nous voulons rappeler sa réponse à Jean-Pierre FABRE lors de sa contestation de la victoire de Faure Gnassingbé, présidentielle au cours de laquelle Agbeyome KODJO avait battu campagne pour le candidat du pouvoir dans le YOTO: « à partir du moment où la CENI a proclamé les résultats, la Cour constitutionnelle les a validés et la Communauté internationale a félicité le Chef de l’État sortant, la contestation des résultats par l’ANC ne concerne que ce parti et on doit reconnaître Faure GNASSINGBE en tant que Président.
Les choses sont comme ça. ». Fin de citation.
Les critères qu’il avait imposés catégoriquement et légitimement à Jean-Pierre FABRE ne sont-ils plus valables pour la présidentielle du 20/02/2020, parce qu’ils s’appliquent maintenant à sa candidature ou à sa personne ? En homme d’État qu’il revendique, il doit être un peu sérieux avec lui-même !! Sachons que les lois de la république togolaise sont impersonnelles et impartiales. Peut être sous d’autres cieux les lois républicaines sont négociables (un sourire). Vous savez si d’aventure l’UNIR se retrouve un jour dans l’opposition et veut oublier cette règle, je serai le premier à le leur rappeler.
Finalement, concernant l’alibi de son état de santé pour s’inscrire dans la grande délinquance à ne pas répondre par trois fois à la convocation du SCRIC, ancien SRI, il y a quelque chose d’un peu gênant : il ne présente pas de certificat médical conforme, continue ses activités politiques ( on l’a vu fêter avec faste le 90 ème anniversaire de son Mgr Philippe KPODZRO) et pose des actes graves de défiance à l’autorité ( nomination d’un ministre chargé des affaires sécuritaires, autrement dit, son ministre de la défense et de la sécurité). Aucun pouvoir digne de ce nom ne peut tolérer ce dernier acte supposant qu’il bénéficie soit de troupes à l’extérieur et ou de complicités à l’intérieur : c’est une atteinte portée à la sûreté de l’État qualifiable de tentative de coup d’État. Pour nous donc, Indépendance veut dire liberté mais responsabilité et respect de la loi pour la paix sans laquelle aucun vivre ensemble harmonieux n’est possible.
Vous ne tirez pas trop sur la dynamique ???
Jean Luc Homawoo : Il faut apprendre à dire la vérité et ne pas se voiler la face devant nos concitoyens. Je ne fais que dire la vérité et sans parti pris ; Nul n’est au-dessus de la loi. Est-ce qu’un togolais pouvait oser poser les actes que M. Agbeyomé se permet aujourd’hui quand il était aux affaires ?? C’est-à-dire lorsqu’il était le tout-puissant ministre de l’intérieur ou PM du TOGO ????? Disons-nous la vérité c’est NON, voire impossible, au risque de te retrouver au cimetière sans laissez-passer.
Votre mot de fin sur la conception positive de la célébration du 60ème anniversaire de l’accession à la souveraineté internationale du Togo.
Jean Luc Homawoo : À chaque grand acteur de la vie des deux générations, nous devrions reconnaître ses mérites : À Sylvanus OLYMPIO et ses compagnons, la victoire du 27 avril 1958 qui a ouvert la voie à l’accession à la souveraineté internationale ;
À Nicolas Grunitzky et ses compagnons, la modération et le réalisme géopolitique qui dans la durée a si bien réussi à des pays africains comme la Côte-d’Ivoire ;
Au régime au pouvoir, le maintien malgré toutes les vicissitudes, de la paix dans un pays qui appartient à une région instable dont plusieurs, et même ceux auxquels on se serait attendu le moins, ont connu la guerre civile.
Abordant en ce mois d’avril le ramadan, pour des raisons d’agenda très chargé, nous n’avons pas pu souhaiter à temps nos meilleurs vœux. Nous profitons de l’occasion pour nous rattraper et demander à tous nos frères et sœurs musulmans un sain mois du ramadan et de se souvenir du Togo dans ces moments difficiles de la pandémie planétaire COVID 19 avec en tête le Chef de l’État plébiscité à plus de 70%, il faut toujours le rappeler.
Dans notre préoccupation du bien vivre ensemble, nous suggérons une empathie réciproque officielle de toutes les confessions religieuses du Togo, à chaque fois où l’une d’entre elles est en cause.
Nous ne saurions terminer sans saluer très respectueusement la mémoire de ce valeureux citoyen, grand homme d’État, qui était un senior du mouvement les TEMPLIERS, qui nous a quitté, le regretté Edem Edouard KODJO, qui a porté à un haut niveau le génie togolais par ses brillants écrits panafricains dont le plus célèbre et savant, à notre humble avis, pratiquement un bréviaire de tout panafricaniste sérieux, est « Et demain l’Afrique ».
Nous profitons de cette tribune pour remercier son Excellence Faure Essozimna GNASSINGBE Président démocratiquement élu le 22 février 2020 pour le soutien constant qu’il lui a apporté (un type de maladie à cet âge pour une personnalité d’une certaine stature coûte très cher) depuis le début de sa maladie à Lomé à la polyclinique Biassa, son évacuation à l’hôpital américain de Paris, son suivi médical jusqu’à son dernier souffle à Paris.
Le Président Faure Gnassingbé, ce n’est pas la première fois et ce ne sera pas la dernière fois, a encore fait preuve d’une magnanime humanité et d’un sens très élevé de responsabilité: que le Père céleste vous comble de ses grâces d’abondance et vous le rende au centuple.
Aux amis et proches de l’illustre disparu, je cite M. BABY AMORIN, son épouse et enfants, le mouvement Les TEMPLIERS par ma voix vous présente ses sincères condoléances.
Je vous remercie.