Lomé , depuis le 6 Mai 2025 , vibre au rythme d’une réunion délocalisée d’envergure, portée par la Commission mixte Infrastructures, Énergie et Mines / Agriculture, Environnement et Ressources naturelles du Parlement de la CEDEAO. Pendant cinq jours, parlementaires et experts du ciel se penchent sur une question aussi cruciale que coûteuse : la réduction des tarifs aériens au sein de l’espace communautaire ouest-africain, sous le thème évocateur : « Le transport aérien comme moyen d’intégration des peuples ouest-africains : stratégies de réduction des coûts des billets d’avion ».
La séance solennelle d’ouverture a été présidée par Son Excellence Madame Hadja Mémounatou Ibrahima, Présidente du Parlement de la CEDEAO, aux côtés de l’Honorable Ayao Dzréké, 4e Vice-président de l’Assemblée nationale togolaise, représentant le Président de l’Assemblée, M. Sevon-Tépé Kodjo Adédzé.
Dans son propos d’accueil, l’Honorable Dzréké a salué la tenue de ces assises à Lomé, y voyant une marque de confiance accordée au Togo, nation résolument tournée vers l’intégration régionale. Il n’a pas manqué de souligner le paradoxe d’un ciel africain encore morcelé, entravé par des billets d’avion aux prix stratosphériques. « Les tarifs prohibitifs deviennent des turbulences pour notre volonté d’intégration, freinant la libre circulation des citoyens au sein de notre espace commun », a-t-il déploré.
Rendant hommage à la vision panafricaniste et à la diplomatie éclairée du Chef de l’État togolais, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, l’Honorable Dzréké a salué son engagement constant pour la stabilité régionale et l’ouverture économique. Selon lui, « le ciel togolais ne se contente pas d’être dégagé, il aspire à devenir un trait d’union céleste entre les peuples ».
Prenant la parole, la Présidente Mémounatou Ibrahima a souligné l’importance stratégique du transport aérien, véritable catalyseur du développement économique, du brassage culturel et du rayonnement touristique. Elle a dénoncé les multiples freins à son accessibilité : fiscalité alourdie, taxes aéroportuaires pesantes, absence de synergie régionale, et mise en œuvre timide des accords de libéralisation du ciel africain, à l’instar de la Déclaration de Yamoussoukro.
« En choisissant Lomé, nous avons fait escale au bon endroit », a-t-elle affirmé. Elle a rappelé que le Président togolais est reconnu Champion du Marché unique du transport aérien en Afrique (MUTAA), une distinction qui salue son engagement à faire du ciel africain un espace fluide, ouvert et compétitif.
La Présidente a aussi mis en lumière les instruments communautaires adoptés récemment par la Conférence des Chefs d’État, notamment l’Acte additionnel sur les politiques régionales de redevances, la réduction de 25 % sur certaines charges, ainsi que des mécanismes d’indemnisation des passagers en cas de désagrément, autant de mesures censées offrir de l’oxygène à un secteur encore englué dans la turbulence tarifaire.
Au-delà du simple échange de diagnostics, la réunion de Lomé ambitionne de déboucher sur des recommandations concrètes à l’endroit des États membres, des compagnies aériennes et des régulateurs. Objectif : démocratiser l’accès au ciel, fluidifier la mobilité intra-régionale, booster le tourisme et consolider l’unité économique de la CEDEAO.
Les parlementaires projettent également de mener un plaidoyer appuyé pour l’allégement des taxes et la réduction du prix du carburant aérien, tout en appelant à l’application rigoureuse des textes déjà en vigueur.
En définitive, la rencontre de Lomé se veut plus qu’un simple décollage technique : elle aspire à tracer une trajectoire politique vers un ciel commun, moins cher, plus solidaire, et plus accessible aux peuples d’Afrique de l’Ouest. Un souffle nouveau dans l’horizon communautaire.